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Devrait-on parler de nos problèmes financiers avec ses enfants?

26 avril 2021

Ce n’est plus un secret : les parents jouent un rôle essentiel dans l’éducation financière de leurs enfants. À juste titre, être un bon modèle signifie aussi de prêcher par l’exemple. Mais lorsque rien ne va plus, lorsque les dettes s’accumulent, que des pertes de revenus surviennent au sein de la famille, est-il sage d’en discuter avec ses enfants?

 

Selon Anne Tremblay, psychoéducatrice et psychothérapeute du Service de consultation le Cerf, une discussion avec les enfants n’est habituellement pas une solution à envisager. « Les parents ont de prime à bord le rôle d’assurer la sécurité psychologique et physiologique de leurs enfants. Il est important que les enfants soient le plus possible épargnés des problèmes personnels de leurs parents et, en l’occurrence, de leurs soucis financiers, selon Mme Tremblay. Car l’idée ici est de ne pas transférer notre stress sur les épaules de nos petits loups qui, notamment pour les plus sensibles d’entre eux, sont comme des éponges et absorbent les soucis de leurs parents. La chose à faire en tant que parent lorsqu’une telle épreuve se présente, c’est d’aller chercher de l’aide pour nous épauler dans la suite des choses. Psychologue, thérapeute et conseiller pourront alors proposer des pistes de solutions adaptées à notre situation afin que la vie puisse reprendre son cours le plus rapidement possible. »

 

Si toutefois les problèmes financiers venaient à toucher plus directement les enfants (par exemple, la vente de la maison familiale, une annulation de vacances, une coupure temporaire de l’allocation de l’enfant), il va sans dire qu’il faudra aborder le sujet avec grand doigté. Cette discussion devrait survenir qu’une fois le parent apaisé et bien outillé pour la suite : « Il faut impérativement rassurer la famille face au maintien de la subsistance des besoins, ce qui exige une certaine planification à court, à moyen et, ultimement, à long terme lors de problèmes financiers plus sérieux. Je recommande d’investir le temps requis dans la mise en place d’un “conseil de famille”, où la collaboration de tous est essentielle à la réalisation de solutions satisfaisantes pour l’ensemble de la maisonnée. Le mieux est de présenter la situation comme un défi d’entraide. Tout le monde y met du sien pour un temps, question de surmonter l’épreuve! On doit par contre éviter les chiffres et dédramatiser en portant un regard optimiste sur la suite des choses. Présenter des pistes de solutions à l’enfant sera alors fort rassurant pour ce dernier. »

 

Comme le fait valoir Mme Tremblay, malgré toute notre bonne volonté, nous ne pourrons jamais protéger totalement nos enfants contre les différents aléas de la vie. De plus, les épreuves nous permettent de développer notre résilience, soit la capacité de rebondir devant l’adversité. Lors d’une période difficile, en tant que parent, il faut savoir saisir l’occasion pour être un modèle de courage pour nos enfants. La mise en place d’actions concrètes pour se sortir d’une mauvaise passe est le message de bienveillance qui sera alors ancré dans le cœur de ceux-ci.

 


Anne Tremblay est psychoéducatrice (M. Sc.) et psychothérapeute. Elle possède une solide et vaste expertise dans le domaine de l’intervention, de la psychothérapie et de la consultation auprès des enfants, des adolescents et des adultes qui manifestent des difficultés comportementales, d’adaptation et de santé mentale.